Le statut VRP en 2025 : définition, conditions et règles pratiques

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Le VRP (Voyageur, Représentant, Placier) occupe une place particulière dans le droit du travail.

Ni tout à fait un salarié classique, ni totalement indépendant, il bénéficie d’un statut spécifique qui encadre son contrat, sa rémunération, ses congés et les conditions de rupture de son emploi. En 2025, comprendre le fonctionnement du statut VRP est essentiel pour les entreprises qui recrutent des commerciaux itinérants comme pour les salariés qui souhaitent connaître leurs droits.
Cet article vous propose un tour d’horizon complet, simple et à jour de la réglementation applicable aux VRP.

 

 

 

 

Qu’est-ce qu’un VRP ?

Le VRP (Voyageur, Représentant, Placier) est un salarié chargé de représenter une ou plusieurs entreprises pour vendre leurs produits ou services.
Selon l’article L. 7311-3 du Code du travail, est considéré comme VRP toute personne qui :

  • travaille pour un ou plusieurs employeurs,
  • exerce exclusivement la profession de représentant,
  • ne réalise aucune opération commerciale pour son compte personnel,
  • est liée par contrat précisant les produits à vendre, les clients à visiter, la zone géographique et la rémunération.

Le statut VRP est encadré par l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 3 octobre 1975.

Les deux types de VRP

On distingue principalement deux catégories :

Le VRP exclusif

Le VRP travaille pour une seule entreprise. Ce statut lui garantit une ressource minimale forfaitaire, équivalente à 520 fois le SMIC horaire par trimestre pour un temps plein (hors frais professionnels). Cette protection est un avantage clé du VRP exclusif.

Le VRP multicartes

Le VRP travaille pour plusieurs entreprises. Ce statut offre plus de flexibilité, mais ne permet pas de bénéficier du minimum de rémunération garanti. Le VRP multicartes doit donc compter uniquement sur ses commissions et/ou rémunérations fixes prévues dans ses différents contrats.

Le contrat de travail du VRP

Le contrat de travail d’un VRP doit être particulièrement précis. Il doit notamment indiquer :

  • la nature des produits ou services à vendre,
  • le secteur géographique ou les catégories de clients confiés,
  • le mode de rémunération (fixe, commissions ou mixte),
  • la clause d’exclusivité éventuelle ou la liste des entreprises déjà représentées,
  • la durée de la période d’essai (maximum 3 mois).

Cette précision contractuelle protège à la fois l’employeur et le salarié, en évitant toute ambiguïté sur les conditions de travail.

La rémunération du VRP

La rémunération du VRP peut prendre différentes formes :

  • Un fixe, qui garantit une stabilité de revenus,
  • Des commissions, calculées en fonction des ventes réalisées,
  • Un mixte fixe + commissions, qui est le modèle le plus courant.

Les commissions sont acquises au VRP dès la passation de la commande, même si celle-ci n’est pas exécutée. Elles doivent être versées au moins une fois tous les trois mois.

Pour les VRP exclusifs, la rémunération doit toujours respecter le minimum conventionnel prévu, en complément du remboursement des frais professionnels.

Les congés payés des VRP

Comme tout salarié, le VRP bénéficie de 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois travaillé, soit 30 jours ouvrables par an.
Son indemnité de congés payés se calcule selon la règle du dixième : 1/10ᵉ de la rémunération totale perçue (hors frais professionnels) entre le 1er juin de l’année précédente et le 31 mai de l’année en cours.

Cette règle permet de tenir compte des variations possibles de commissions, afin d’assurer une indemnité cohérente avec l’activité du VRP.

Rupture du contrat et indemnités du VRP

Le préavis

En cas de démission ou de licenciement, le VRP doit respecter un délai de préavis minimum :

  • 1 mois durant la 1ʳᵉ année de présence,
  • 2 mois durant la 2ᵉ année,
  • 3 mois à partir de la 3ᵉ année.

Les indemnités de rupture

Le statut VRP prévoit des indemnités spécifiques :

  • L’indemnité de clientèle : versée en cas de licenciement (hors faute grave) si le VRP justifie avoir apporté ou développé une clientèle.
  • L’indemnité conventionnelle de rupture : jusqu’à 6,5 mois de salaire selon l’ancienneté.
  • L’indemnité spéciale de rupture : jusqu’à 10 mois de salaire, mais uniquement si le VRP renonce à l’indemnité de clientèle.

Ces indemnités s’ajoutent à celles prévues par le Code du travail (indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, indemnité compensatrice de congés payés, etc.).

À retenir

Le statut de VRP est un régime protecteur mais exigeant. Il confère aux représentants des droits spécifiques, notamment :

  • une rémunération encadrée pour les exclusifs,
  • des indemnités spécifiques en cas de rupture,
  • une autonomie dans l’organisation du travail,
  • la possibilité de travailler en exclusivité ou en multicartes.

Pour les entreprises, il est essentiel de bien encadrer le contrat du VRP afin de respecter la législation et d’éviter tout litige.

 

L’équipe GDLP