Le Code du travail définit la liste des jours fériés en France. Toutefois, seul le 1er mai est obligatoirement chômé. Pour les autres jours fériés, le chômage dépend des conventions collectives en vigueur ou des usages pratiqués au sein de l’entreprise.
Dans cet article, vous trouverez un récapitulatif des jours fériés, des spécificités régionales, ainsi que des règles applicables aux salariés, afin d’assurer une bonne gestion de la paie et d’éviter toute erreur dans le calcul des salaires.
Cas général : 11 jours fériés légaux
Selon l’article L. 3133-1 du Code du travail, 11 jours fériés sont reconnus au niveau national :
- le jour de l’an (mercredi 1er janvier 2025) ;
- le lundi de Pâques (lundi 21 avril 2025) ;
- la Fête du travail (jeudi 1er mai 2025) ;
- la Victoire des Alliés de 1945 (jeudi 8 mai 2025) ;
- l’Ascension (jeudi 29 mai 2025) ;
- le lundi de Pentecôte (lundi 9 juin 2025) ;
- la Fête nationale/la Prise de la Bastille (lundi 14 juillet 2025) ;
- l’Assomption (vendredi 15 août 2025) ;
- la Toussaint (samedi 1er novembre 2025) ;
- l’Armistice de 1918 (mardi 11 novembre 2025) ;
- le jour de Noël (jeudi 25 décembre 2025).
Spécificités régionales : Alsace-Moselle
En Alsace-Moselle*, deux jours fériés supplémentaires sont prévus par l’article L. 3134-13 du Code du travail :
- Le 26 décembre
- Le Vendredi Saint (uniquement en zone concordataire)
Ces jours s’ajoutent aux 11 jours fériés nationaux.
Départements et régions d’outre-mer (DROM), Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Mayotte
Dans ces territoires, les journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont également considérées comme jours fériés, à des dates spécifiques :
- 27 avril à Mayotte
- 22 mai en Martinique
- 27 mai en Guadeloupe et à Saint-Martin
- 10 juin en Guyane
- 9 octobre à Saint-Barthélemy
- 20 décembre à La Réunion
(Référence : article L. 3422-2 du Code du travail)
Particularité de Mayotte
À Mayotte, des jours fériés supplémentaires peuvent être prévus par les conventions collectives ou les usages locaux, notamment à l’occasion de fêtes religieuses musulmanes :
- Miradji
- Idi-el-Fitri
- Idi-el-Kabir
- Maoulid
(Référence : article L. 3422-3 du Code du travail)
Le 1er mai : une journée particulière pour les salariés
Jour férié chômé obligatoire
Le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé pour tous les salariés, sauf pour ceux dont l’activité ne peut être interrompue (ex. : hôpitaux, transports…).
Rémunération en cas de jour chômé
Lorsque le salarié ne travaille pas ce jour-là, il doit percevoir sa rémunération habituelle, sans condition d’ancienneté ou de présence.
Rémunération en cas de travail le 1er mai
Si le salarié est amené à travailler le 1er mai, il doit recevoir, en plus de son salaire, une indemnité équivalente à 100 % de sa rémunération pour cette journée. Cette indemnité ne peut pas être remplacée par un repos compensateur.
Précisions sur l’indemnité
Cette indemnité inclut tous les éléments de rémunération, sauf :
- les primes sans lien direct avec le travail (ex. : ancienneté),
- les remboursements de frais,
- les majorations pour heures supplémentaires (calculées sur la semaine),
- et la majoration pour travail du dimanche si le 1er mai tombe un dimanche.
Bulletin de paie
L’indemnité versée pour le travail du 1er mai doit être clairement identifiée sur le bulletin de salaire.
Jours fériés ordinaires : les règles pour les salariés
En matière de droit du travail, les jours fériés ordinaires (hors 1er mai) obéissent à des règles spécifiques. Leur chômage et leur rémunération varient selon les conventions collectives, les accords d’entreprise ou encore les usages. Voici ce qu’il faut savoir pour être en conformité et sécuriser vos pratiques RH.
Les jours fériés sont-ils obligatoirement chômés ?
📌 Non, seul le 1er mai est obligatoirement férié et chômé (sauf exceptions).
Pour les autres jours fériés :
- Ils peuvent être chômés si cela est prévu par :
- un accord d’entreprise ou d’établissement ;
- à défaut, une convention ou un accord de branche ;
- ou encore selon les usages établis dans l’entreprise.
| 📝 À noter : L’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche, même s’il est moins avantageux pour les salariés. |
Comment sont rémunérés les jours fériés chômés ?
Un jour férié chômé est payé si :
- le salarié a au moins 3 mois d’ancienneté ;
- sauf accord collectif ou usage plus favorable ;
- le salaire maintenu comprend le salaire de base + primes habituelles (y compris la prime de nuit, si le salarié travaille de nuit de manière habituelle).
👷♂️ Les salariés saisonniers peuvent bénéficier de cette rémunération s’ils cumulent 3 mois d’ancienneté, même avec des contrats discontinus.
🚫 Ne sont pas concernés automatiquement :
- intérimaires,
- intermittents,
- travailleurs à domicile,
sauf dispositions spécifiques dans les accords collectifs ou usages d’entreprise.
Que se passe-t-il si le jour férié est travaillé ?
- Aucun droit à majoration légale (hors 1er mai).
- Une majoration peut exister si prévue par une convention collective ou un usage d’entreprise.
- Si le jour férié tombe un dimanche, une seule majoration est applicable.
- Si la convention prévoit un alignement sur le 1er mai, alors toutes les règles applicables au 1er mai doivent être suivies.
| Jours concernés | Condition du chômage | Conditions du maintien du salaire si le jour férié est chômé | Montant du salaire |
| 1er mai (Code du travail : art. L3133-4 à L3133-6) | Le chômage est obligatoire, sauf dans certains secteurs où l’activité ne peut être interrompue (ex. : hôpitaux, industries à feu continu). | Aucune condition d’ancienneté ni de présence requise avant ou après le jour férié. | Le salaire est intégralement maintenu. 👉 En cas de travail : rémunération majorée de 100 %. |
| Autres jours fériés légaux (Code du travail : art. L3133-1 et L3133-3) | Le chômage dépend des conventions collectives, de l’usage ou d’une décision de l’employeur. | En général, le salarié doit justifier de 3 mois d’ancienneté, sauf disposition plus favorable (accord, usage, décision unilatérale). | Le salaire est maintenu en totalité, sous réserve des conditions d’ancienneté. |
| Travailleurs à domicile, intermittents, intérimaires | Le chômage repose sur les conventions collectives ou les usages professionnels. | Application selon les dispositions prévues dans la convention ou l’usage en vigueur. | Le maintien de salaire varie selon les règles conventionnelles ou usages. |
Jours fériés chômés : quel impact sur la paie et le temps de travail ?
Les jours fériés chômés ne sont pas considérés comme du temps de travail effectif, sauf disposition plus favorable (accord collectif ou usage d’entreprise).
📌 Ils ne doivent pas être pris en compte pour :
-
Le calcul des heures supplémentaires (et leurs majorations)
-
Le décompte du contingent annuel d’heures sup
-
Le calcul des repos compensateurs
-
Le respect des durées maximales de travail
-
L’ouverture des droits à congés payés
-
L’acquisition de RTT dans le cadre d’un aménagement du temps de travail
✅ Exception : si un accord collectif ou un usage prévoit le contraire, les jours fériés chômés peuvent être assimilés à du temps de travail effectif.
Bonnes pratiques RH pour les entreprises
✔️ Vérifiez vos accords collectifs pour connaître les jours fériés chômés dans votre entreprise.
✔️ Respectez les usages en vigueur (même tacites).
✔️ Anticipez la gestion de la paie des jours fériés pour éviter les erreurs de rémunération.
✔️ Communiquez clairement auprès de vos salariés sur le fonctionnement des jours fériés (planning, paie, droits).
✔️Dotez-vous d’un SIRH pour gérer facilement vos congés et absences, simplifiant ainsi les démarches administratives et assurant un suivi optimal.
L’équipe GDLP



